Fonds
John Redpath (1796-5 mars 1869) est né à Earlston, en Écosse. Il apprend dans sa jeunesse le métier de maçon et émigre au Canada en 1816. Bientôt installé à Montréal, il met sur pied, vers 1818, sa propre entreprise de construction tout en commençant à s’impliquer dans la paroisse presbytérienne de Saint-Gabriel. Le 19 décembre 1819, il épouse à l’église de cette paroisse Janet McPhee (1791-1834), avec qui il aura sept enfants : Elizabeth « Betsy » (1819-1883), Peter (1821-1894), Mary (1823-1893), Jane (1825-1828), Helen (1827-1883), Jane Margaret (1829-1897) et John James (1834-1884).
Dans les années suivant son premier mariage, Redpath réalise plusieurs projets dans la région de Montréal. Il participe entre autres à l’établissement des installations militaires britanniques de l’île Sainte-Hélène, à la construction du canal de Lachine et à la taille de la pierre de la basilique Notre-Dame. De 1827 à 1832, il gère, avec son associé Thomas McKay, la construction de plusieurs écluses du canal Rideau, un chantier qui l’oblige à vivre dans la région pendant plusieurs années et dont il retirera plus tard des profits substantiels.
Après avoir achevé ce projet, Redpath se réinstalle à Montréal et diversifie ses activités, devenant rapidement un membre reconnu de la classe marchande de la ville. En 1833, il devient membre du conseil d’administration de la Banque de Montréal et investit, au cours des décennies suivantes, dans le transport maritime, dans le domaine minier, dans plusieurs compagnies d’assurance, dans la Compagnie de télégraphe de Montréal, en plus d’acquérir et de gérer de nombreuses propriétés, dont plusieurs sur le mont Royal et dans les environs du canal de Lachine.
En 1834, une épidémie de choléra frappe Montréal et emporte Janet McPhee. Plus tard la même année, Redpath épouse Jane Drummond (1815-1907). Ils auront dix enfants : Margaret Pringle (1836-1906), George Drummond (1839-1877), Williamina (1841-1842), Isabella Agnes (1844-1846), Francis Robert (1846-1928), Charles Andrew (1848-1849), Augusta Eleanor (1850-1910), Emily Jane Bonar (1853-1941), Harriet Ina (1854-1858) et William Wood (1858-1881).
Pendant les années 1830 et 1840, Redpath s’engage aussi dans la vie sociale et politique de Montréal. Il est membre de la St. Andrew’s Society of Montreal et il fait partie de la Constitutional Association au moment des insurrections de 1837-1838. C’est aussi à cette époque, en août 1837, que la construction de son vaste domaine, Terrace Bank, est achevée sur le flanc du mont Royal. Entre 1840 et 1843, il fait partie du Conseil de ville de Montréal et travaille brièvement à l’administration du bureau des Travaux publics. En 1849, il préside l’Annexation Association of Montreal, mouvement de courte durée, mais très populaire auprès des plus fortunés de Montréal, qui prône l’annexion du Canada aux États-Unis en réponse à l’insatisfaction provoquée au sein de la classe marchande par les politiques économiques britanniques envers la colonie.
En plus de ses succès en affaires et de ses incursions en politique, Redpath offre son soutien financier et souvent administratif à plusieurs organisations associatives et religieuses (notamment presbytériennes) de Montréal telles que le Mechanics’ Institute, dont il est président de 1840 à 1843, l’Hôpital général de Montréal, la Temperance Society, le Montreal Presbyterian College, la Presbyterian Canada Foreign Missionary Society, la Presbyterian Labrador Mission, le Magdalene Asylum et la Société missionnaire canadienne-française. Il participe aussi à l’établissement, en 1857, du St. James Club, dont il sera membre le reste de sa vie. La même année, il investit dans le projet de construction, entamé depuis 1854, du pont Victoria, qui sera le premier à enjamber le fleuve Saint-Laurent.
L’entreprise pour laquelle John Redpath est le plus connu demeure cependant celle qu’il met sur pied en 1854, la Canada Sugar Refining Company (aujourd’hui Redpath Sugar). Initialement installée au bord du canal de Lachine, la raffinerie Redpath, première du genre au Canada, connaîtra rapidement un immense succès commercial, profitant de politiques économiques gouvernementales favorables à son modèle d’affaires basé sur l’importation du sucre des Antilles par navires. Après plusieurs années à la barre de l’entreprise, Redpath confie de plus en plus de responsabilités à son fils Peter et à son gendre George Alexander Drummond, un processus qui s’accélère à la fin des années 1860 alors que sa santé se dégrade.
John Redpath meurt le 5 mars 1869, à Montréal.
Sources :
Tulchinsky, G. (1977). John Redpath. Dans Dictionnaire biographique du Canada. Repéré à : http://www.biographi.ca/fr/bio/redpath_john_9F.html
Feltoe, R. (2006). A Gentleman of Substance : the Life and Legacy of John Redpath (1796-1869). Toronto : Dundurn. Repéré à : https://ebookcentral.proquest.com/lib/mcgill/detail.action?docID=3256519
Portée et Contenu
Le fonds John Redpath porte sur ses activités commerciales et ses affaires personnelles, de 1820, peu après la fondation de sa première entreprise, à 1854, année de la création de la Canada Sugar Refining Company. Le fonds contient principalement des documents financiers : livres comptables et grands livres donnant le détail des dépenses relatives à la construction des résidences privées de quelques Montréalais bien en vue, de l’Hôpital général de Montréal, de l’église Notre-Dame et du canal Rideau; talons de chèques; livres de reçus indiquant les coûts des matériaux de construction et de la main-d’œuvre pour différents projets, principalement le canal Rideau; registres des salaires des ouvriers embauchés pour la construction du canal Rideau; livre comptable sur les provisions pour les ouvriers; correspondance provenant d’employés et d’hommes d’affaires au sujet des fournitures et des contrats pour le canal Rideau et états financiers relatifs au canal Rideau. Ses placements dans l’immobilier, les actions et les prêts d’argent sont documentés dans des livres comptables. Les documents privés de Redpath comprennent un livre comptable sur ses liquidités ainsi que des registres sur les dépenses associées à la tenue de sa demeure et les gages des domestiques.
(Source : Guide to Archival Resources at McGill University: Private Papers at McGill University. McGill University Archives. 1985. Vol. 2, p. 182-183.)
Source du titre : Basé sur le contenu du fonds.
Source immédiate d’acquisition : Le fonds a été acquis en deux versements, de la collection originale du Musée et de Mme Léon Garneau en 1952.
Langues des documents : Les documents sont en anglais.
Instrument de recherche : Un inventaire des documents est disponible.
Groupe de documents reliés : Le Musée McCord conserve le fonds Famille Drummond (P015), dont plusieurs membres sont liés à John Redpath, en affaires et par alliance. Le musée conserve aussi plusieurs photos des membres de la famille Redpath et de sa résidence, pour la plupart réalisées par le studio Notman, ainsi que deux tableaux par Antoine Plamondon, des portraits montrant John Redpath (M994.35.1) et Jane Drummond (M994.35.2).
Documents connexes : D’autres institutions conservent des documents liés :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec conserve le Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Montréal. Greffes d’arpenteurs (CA601) qui contient des plans pertinents portant les cotes suivantes : CA601, S53, SS1, P1254 ; CA601, S53, SS1, P358 ; CA601, S53, SS1, P1349 ; CA601, S53, SS1, P148 ; CA601, S53, SS1, P359 ; CA601, S53, SS1, P1369 ; CA601, S53, SS1, P293 ; CA601, S143, SS1, D1 ; CA601, S53, SS1, P257 ; CA601, S53, SS1, P1341 ; CA601, S53, SS1, P3044 ; CA601, S171, SS2, SSS2, D7244 ; CA601, S171, SS2, SSS2, D7399 ; CA601, S53, SS1, P644. La Collection Scènes de rues de Montréal (P20) contient plusieurs plans en rapport avec le mont Royal et les propriétés de John Redpath. Le Fonds de l’Annexation Association of Montreal (P661), que Redpath a présidée, y est aussi conservé. Une circulaire de cette association est aussi disponible en ligne (https://www.canadiana.ca/view/oocihm.22185). La Collection de sermons de l’Église unie du Canada (P632) contient un sermon prononcé lors de ses funérailles, aussi disponible en ligne (https://www.canadiana.ca/view/oocihm.09626). La Collection dessins d’architecture (P147) comprend un dossier (P147, S1, D9) intitulé « Maison de John Redpath ».
Dernière mise à jour : 24 février 2023
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