Fonds
Georges Huel (1930-2002) est un designer graphique québécois, originaire de la Saskatchewan. Ayant grandi à Montréal, Huel fait ses études classiques au Collège Sainte-Croix et poursuit sa formation à l’École des arts graphiques, aux côtés d’Albert Dumouchel et d’Arthur Gladu. Il publie avec ceux-ci deux numéros de la revue étudiante Impressions qui remportent, en 1951, plusieurs prix de graphisme au Canada et en Europe. Diplômé la même année, il retournera brièvement à l’École des arts graphiques pour y enseigner en 1964-1965.
En 1957, Huel est recruté comme graphiste par Jean Drapeau lors de sa campagne électorale. Cette rencontre sera déterminante dans la carrière du jeune designer, qui réalisera de nombreux projets sous l’égide du maire de Montréal. De 1960 à 1972, Huel est directeur artistique et vice-président de la maison Thérien & Frères ltée, qui joue alors un rôle de premier plan dans le milieu de l’édition et du graphisme québécois avec la publication de la revue L’Artilleur. Il y acquiert une solide expérience dans les domaines de l’imprimerie et de la composition typographique, ce qui influencera profondément son approche du design par la suite.
Diplômé en publicité-marketing de l’École des hautes études commerciales (HEC) en 1962, Huel crée dans les années suivantes des timbres, des programmes, des pièces de monnaie et plusieurs autres produits pour l’Exposition universelle de Montréal comme l’affiche conçue en 1963 avec le photographe japonais Yoshihiro Tatsuki.
En 1972, Georges Huel soumet un projet de symbole officiel pour les Jeux olympiques de Montréal. Le comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) accepte sa proposition et lui confie la direction artistique du graphisme et du design de l'événement. Secondé par Pierre-Yves Pelletier, son collègue de Thérien & Frères ltée, il supervise l'ensemble du programme d'identité visuelle. Ce travail lui vaut une reconnaissance mondiale, couronnée, au cours des années 1970 de multiples honneurs internationaux.
En 1981, le comité exécutif de la Ville de Montréal confie à Georges Huel le mandat de créer un nouvel emblème pour la municipalité, qui demeure à ce jour le logotype de la métropole. Huel conçoit de nombreuses autres identités visuelles et programmes d’identification institutionnelle au cours de sa carrière, notamment pour le club de golf de la Vallée du Richelieu (1965), le Conseil du Centenaire de la Confédération (1966), la compagnie J.B. Rolland & Fils Ltée (1967), l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM :1967), la Commission de transport de la Ville de Laval (1971), l’Hôpital Notre-Dame (1971), le Centre Capitol (1977), les Industries du Hockey Canadien Inc. (1977) et la Société Radio- Canada (1988). Il participe également à de nombreuses expositions internationales de graphisme et de design, et ses réalisations sont maintes fois récompensées. Il invente par ailleurs des systèmes de signalétique brevetés au Canada et aux États-Unis. Georges Huel décède à Montréal en 2002, à l’âge de 72 ans.
Source : Société des designers graphiques du Québec (SDGQ) (s.d). « Georges Huel ». Repéré à : https://www.sdgq.ca/sdgq-members/georges-2
Portée et Contenu
Ce fonds témoigne de la carrière d’un des premiers Québécois à avoir atteint une renommée internationale dans le domaine du design graphique. Il porte principalement sur les réalisations professionnelles de Georges Huel et sur ses relations avec divers collaborateurs. L’ensemble est composé en grande partie de documents produits ou reçus de 1972 à 1976, alors qu’il était à la direction du graphisme et du design des Jeux olympiques de Montréal. On y trouve des rapports officiels, des notes de service, des dépliants, des exemplaires du bulletin interne Presto et du journal Le Village, une vidéocassette liée à la mode olympique, des cartons d’invitation, des menus, un bloc-feuillet de 50 timbres-souvenirs (dessinés par Wallis et Matanovic), ainsi que des articles de presse et des publications traitant de l’emblème ou du design de l’événement.
Le fonds nous renseigne également sur les identités visuelles et les programmes d’identification institutionnelle créés par le designer de 1954 à 1989, notamment en vue de manifestations d’importance telles qu’Expo 67 et le centenaire de la Confédération, ou pour le compte d’organismes ou de compagnies reconnus comme le Centre Capitol, la Ville de Montréal et la Société Radio-Canada. On y trouve des répertoires, un programme d’identification institutionnelle, des manuels de normes d’application et des manuels de normes graphiques, quelques exemplaires des revues Impressions et L’Artilleur, un programme-souvenir de l’OSM, des publications diverses faisant état de nominations ou de prix remportés, un certificat de mérite et des notes relatives aux systèmes de signalétique inventés par Georges Huel. De la correspondance personnelle et professionnelle, dont une carte de souhaits peinte et signée par Charles Daudelin (1963), des demandes de droits d’auteur et des conventions de donation s’ajoutent à cet ensemble.
Pour ce qui est de la photographie, le fonds contient des portraits de Georges Huel (1930-2002) depuis sa jeunesse jusqu’à l’épanouissement de sa carrière de designer. On y trouve aussi un grand tirage en couleurs de la signalisation du Jardin botanique, montrant l’emblème de la Ville en forme de rosace conçu par Huel en 1981, et un grand négatif du Centre sportif Claude-Robillard pour les Jeux olympiques. La majorité de la portion photographique se compose toutefois de diapositives couleur qui documentent le grand projet du design des Jeux olympiques de Montréal en 1976. Regroupées en cinq albums et en une série de diapositives 6x6 mm, elles illustrent le développement et la réalisation du graphisme et du design des Jeux : logos, signalétique, uniformes et produits dérivés.
Le fonds contient en outre une caricature originale de Berthio (Roland Berthiaume) publiée peu de temps après le dévoilement du logo créé par Georges Huel pour représenter les Jeux olympiques de 1976 et possiblement offerte au designer en guise de reconnaissance.
Plan de Classification
P790/A Réalisations
P790/B Autres activités
P790/C Publications
P790/D Vie personnelle
P790/E Affiches
P790/F Photographies
Source du titre propre : Le titre est basé sur le créateur du fonds.
Collation : Le fonds contient aussi 14 dessins techniques, 1 document philatélique et 1 image en mouvement.
État de conservation : Dans l’ensemble, les documents sont bien conservés. Toutefois, la reliure en plastique qui contient la publication Recueil des symboles de la Société des graphistes du Québec (P790/B1,2) est brisée.
Source immédiate d’acquisition : Ce fonds a été offert au Musée McCord Stewart par Jacqueline Bourget Huel, épouse de feu Georges Huel, par l’intermédiaire de Carina Marinelli, designer graphique agréée (DGA), membre de la SDGQ, responsable des membres honoraires et des archives.
Classement : Le fonds ne présentait pas de classement lors de son acquisition. Le classement a donc été créé sur la base des activités du créateur.
Langue des documents : Les documents sont surtout en français et en anglais, il y en a quelques-uns en allemand et un en japonais.
Versements complémentaires : Aucun autre versement n’est attendu.
Groupes de documents reliés : Le Musée McCord Stewart conserve des ensembles de documents liés à l’histoire du design graphique québécois dans ses relations avec l’histoire économique et institutionnelle de Montréal. Outre les fonds de Réal Séguin (P791), de Rolf Harder (P810), de Gilles Robert (P811) et de Roger Lafortune (P797), tous membres honoraires de la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), on y trouve également le fonds de John et de John Henry Walker (P729). Le Musée McCord Stewart conserve aussi une collection liée aux Jeux olympiques, tels que la collection Jeux de la XXIe Olympiade – Montréal 1976 (C277), dont Georges Huel a été le directeur artistique du graphisme et du design.
Dernière mise à jour : 05 avril 2024
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