Fonds
Né le 24 mars 1912 à Lac-Sainte-Marie dans l’Outaouais, Maurice Baribeau est le quatrième enfant d’une fratrie de six frères et sœurs. Sa mère, Lucia Lacroix, est ménagère et son père, Théodore Baribeau, est marchand. Celui-ci meurt avant le début de la Seconde Guerre mondiale.
Maurice Baribeau commence sa carrière en tant que conseiller municipal, puis comme employé à l’Institut canadien-français d’Ottawa. En 1940, il entre à l’École élémentaire de pilotage de St. Eugene en Ontario où il se fait remarquer pour ses qualités de pilote de l’air. À la suite d’un examen réalisé avec succès, il obtient le poste d’instructeur de vol de classe 1 en 1942, avant de rejoindre l’Aviation royale canadienne.
Il est par la suite déployé sur le front en tant que pilote de bombardier Beaufighter. C’est d’ailleurs lors d’une opération militaire au large de la Norvège, le 14 septembre 1944, que l’avion piloté par Maurice Baribeau est touché et prend feu. Obligé d’amerrir d’urgence, il réussit à rejoindre la côte, ce qui n’est pas le cas de son copilote. Après avoir trouvé refuge auprès d’une famille norvégienne, il se fait capturer le lendemain par l’armée allemande.
Désormais prisonnier de guerre, Maurice Baribeau vit en captivité pendant plus de huit mois. Emprisonné jusqu’au 28 janvier 1945 dans le camp Stalag Luft III à Sagan (Pologne), sans nouvelles de sa famille, il connaît la faim, le froid, les mauvais traitements, les déplacements forcés et la solitude. Le 4 février 1945, les prisonniers marchent pendant une semaine entière par une météo glaciale afin de rejoindre Stalag III-A, un camp de la Wehrmacht à Luckenwalde. Maurice Baribeau et les milliers de prisonniers sont finalement libérés le 22 avril 1945, lors de la prise du camp par l’armée russe après trois jours de combats menés par les Alliés.
Remis à l’armée américaine un mois après sa libération, Maurice Baribeau demeure dans un camp de récupération avant de voyager d’Allemagne en Angleterre, pour ensuite se rendre à Halifax (Nouvelle-Écosse) à bord du paquebot Île-de-France. Il retrouve sa famille à son arrivée en juillet 1945.
Établi à Gatineau, Maurice Baribeau épouse Yvonne Tessier le 8 mai 1946, soit un an jour pour jour après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils auront ensemble trois fils, Guy, Rolland et Richard. Maurice Baribeau se retire finalement de l’Aviation royale canadienne afin de poursuivre une carrière d’administrateur régional au sein du ministère des Transports du Canada. Il meurt à l’âge de 93 ans, le 15 février 2006 à Saint-Lambert.
Les informations liées à sa biographie proviennent de différentes sources. Elles sont basées sur la généalogie de Maurice Baribeau fournie par sa famille, sur la description de son intervention dans l’émission « L’aviation au Québec : une aventure passionnante » diffusée à Radio-Canada, ainsi que sur l’ensemble des documents du fonds d’archives.
Portée et Contenu
Le fonds porte principalement sur l’expérience du sous-lieutenant d’aviation Maurice Baribeau lors de la Seconde Guerre mondiale, sa capture par l’armée allemande, et sur le soutien des instances gouvernementales, militaires et humanitaires envers les prisonniers de guerre et leurs familles.
L’ensemble documente avec précision l’accident d’avion de Maurice Baribeau et son quotidien de prisonnier de guerre à travers ses écrits personnels et les cartes de la Kriegsgefangenenpost (courrier des prisonniers de guerre) reçues par sa famille. La correspondance entretenue entre Mme Théodore Baribeau (Lucia Lacroix) et les proches de son fils témoigne également de la grande incertitude au sujet de son sort entre septembre 1944 et mai 1945, et par conséquent de l’attente interminable qui en a découlé.
Le fonds contient des documents liés à la carrière de pilote de Maurice Baribeau, comme des certificats attestant ses compétences, un registre de vol, des remerciements de la part d’aéro-clubs de l’Ontario ainsi que des réponses aux demandes d’indemnités de guerre déposées par le pilote quelques années après son retour au Canada. Le journal personnel de Maurice Baribeau contenu dans ce fonds offre un aperçu de la vie quotidienne dans les camps de prisonniers en territoire allemand ainsi qu’une esquisse des pensées d’un prisonnier de guerre. On trouve en outre dans ce fonds des correspondances personnelles, comme des lettres et des télégrammes envoyés à la famille Baribeau, mais également des correspondances officielles émises par des instances gouvernementales ou humanitaires, attestant notamment un certain soutien de leur part malgré la grande incertitude de la situation. Le fonds est aussi composé de brochures et de revues destinées aux proches parents de prisonniers. Les publications de la Croix-Rouge canadienne, dont son édition spéciale « Prisonnier de guerre », contiennent de nombreuses directives concernant entre autres l’envoi de communications et de colis aux détenus. Une photographie de Maurice Baribeau en compagnie de son frère Clovis et d’un ami, Fred Ranger, prise à Trafalgar Square le 3 juin 1945, complète cet ensemble documentaire.
Plan de ClassificationP796/A Carrière militaire P796/A1 Activités de sous-lieutenant d’aviation
P796/A2 Certification
P796/A3 Finances
P796/A4 Retraite militaire
P796/A5 Indemnisations de guerre
P796/B Emprisonnement
P796/B1 Documents personnels
P796/B1.1 Journal personnel et récit de l’accident
P796/B1.2 Correspondance
P796/B1.2,1 Correspondance reçue par Maurice Baribeau
P796/B1.2,2 Correspondance écrite par Maurice Baribeau
P796/B1.2,3 Correspondance reçue par Mme Théodore Baribeau
P796/B1.2,4 Courrier des prisonniers de guerre (Kriegsgefangenenpost)
P796/B2 Instances gouvernementales, militaires et humanitaires
P796/B2. 1 Royal Canadian Air Force
P796/B2.2 Ministère de la Défense
P796/B2.3 Ministère des Services nationaux de guerre
P796/B2.4 Association canadienne des parents des prisonniers de guerre
P796/B2.5 Croix-Rouge
P796/B2.6 Administration allemande
P796/C Publications
P796/C,1 Revue « Prisonnier de guerre » (et « The Prisoner of War »)
P796/C,2 Autres
P796/D Documents iconographiques
Source du titre propre : Basé sur le créateur du fonds.
Collation : Les documents iconographiques comprennent deux cartes postales illustrées, une projection orthographique et une photographie.
Restauration / Conservation : Certains documents sont fragiles et l’encre de certains d’entre eux s’efface.
Source immédiate d’acquisition : Le fonds a été offert au Musée McCord Stewart par la famille Baribeau en 2017.
Langue des documents : Les documents sont en français, en anglais et en allemand.
Autres formats : Un DVD comprenant un inventaire du fonds ainsi que la numérisation et la transcription de certains documents a été fourni par le donateur.
Instruments de recherche : Un inventaire des documents est disponible.
Documents connexes : BAC : Collection Harold M. Wright (R15523-0-5-E); Fonds Société Radio-Canada, « L’aviation au Québec : une aventure passionnante » (494397, 494399, 494400).
Groupes de documents reliés : Le Musée McCord Stewart conserve plusieurs groupes de documents reliés à la Seconde Guerre mondiale : la Collection Seconde Guerre mondiale (C311), le Fonds Canadian Prisoner of War Relatives’ Association (P188), le Fonds Richard Henry Stevenson (P681), le Fonds Familles Greiner et Schulz (P698), le Fonds Famille Will (P621) et la Collection Corley-Murchison (C340).
Dernière mise à jour : 5 novembre 2023
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Ce projet est rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Azrieli et de Patrimoine canadien.