Fonds
Né à Montréal en 1929, Gilles Robert démontre très tôt un intérêt pour le dessin. C’est à l’École des arts graphiques qu’il découvre l’importance de la typographie et du graphisme grâce aux enseignements du maître typographe Arthur Gladu, du peintre Albert Dumouchel et du graphiste Roger Cabana. Il fait également la connaissance du poète Roland Giguère, avec qui il développe une complicité dans la réalisation de travaux réunissant la poésie et la typographie.
Après l’obtention de son diplôme, il travaille en tant que pigiste et conçoit plusieurs affiches pour le Théâtre du Nouveau Monde. Il agit également à titre d’adjoint au directeur artistique à l’imprimerie commerciale Benallack Press, où la qualité de ses travaux lui mérite plusieurs honneurs. Fort de ces expériences, il est ensuite nommé directeur artistique au quotidien La Presse, journal dont il influence grandement la présentation visuelle en proposant une nouvelle charte graphique. La qualité de ses travaux pour La Presse lui vaut d’ailleurs plusieurs prix de typographie décernés par The Society of Typographic Designers of Canada en 1959, 1960, 1961 et 1962.
Conscient de l’importance de la relève en communication visuelle, il retourne, de 1953 à 1964, à l’École des arts graphiques (devenue entre-temps l’Institut des arts graphiques) pour y enseigner le graphisme et son rôle primordial dans l’image de marque, l’identification visuelle et le message à véhiculer.
De 1966 à 1987, il dirige sa propre agence, Gilles Robert et Associés. Il conçoit de superbes affiches et brochures, notamment pour Postes Canada, l’Agence canadienne du développement international et l’Aeroporto Internacional de Madeira, ainsi que des symboles visuels pour la Place des Arts, la Communauté urbaine de Montréal et son Service de police, la Commission scolaire de Montréal, le Complexe Desjardins, la Société de transport de la Ville de Laval et la Ville de Terrebonne. De 1986 à 1988, il est président et directeur artistique pour l’agence de relations publiques Image de Marque Conseil, puis directeur artistique chez Relations Publiques Nationales, connu aujourd’hui comme l’agence de communication National.
Très actif au sein du monde du graphisme, Gilles Robert s’implique auprès de plusieurs organismes, dont la Fondation du Musée des arts graphiques de Montréal, le congrès du Conseil international des associations de design graphique (ICOGRADA) à Montréal (1991), le concours Graphisme-Québec 1989, les prix Design Canada 1982 et 1983, le concours de l’Institut de Design Montréal 2004 et 2005. De 1980 à 1984, il est vice-président, puis président de la Société des graphistes du Québec (SDGQ). Dès la création de l’organisme Liaison-Design, il fait partie de son conseil d’administration et en conçoit le symbole et ses applications. Cette entité s’est depuis fusionnée avec l’Institut de Design Montréal (IDM). Son immense talent, sa longue expérience professionnelle et son implication dans le milieu lui valent de nombreux prix, dont le Fifth Annual Exhibition of Advertising & Editorial Art, Art Directors Club en 1956, le Prix Graphica en 1967, le GDC’68 Graphic Designers of Canada en 1968, le Prix des communications Design Canada et le Prix « 25 ans d’excellence » Via Design en 1985. Il est membre de l’American Institute of Graphic Arts et de l’Académie royale des arts du Canada. Il est élu membre honoraire de la Société des designers graphiques du Québec en 2005. Gilles Robert est décédé à Montréal en 2013.
Source : Cloutier, S. et Marinelli, C. (s.d.). « Gilles Robert » dans Société des designers graphiques du Québec.
Portée et Contenu
Ce fonds porte sur la carrière de Gilles Robert, considéré comme l’un des pionniers de l’art graphique au Québec, depuis ses premières armes, à la fin des années 1950, jusqu’à la première décennie des années 2000. Très actif dans les années 1960 et 1970, Gilles Robert a laissé sa marque en contribuant à l’esthétisme de cette période charnière que fut la Révolution tranquille. Des esquisses et des maquettes de logos témoignent de son travail pour divers clients tels que la Place des Arts, dont le logo, qu’il a créé en 1961, est encore utilisé aujourd’hui dans une version légèrement remaniée, la Communauté urbaine de Montréal, la Place Desjardins (Complexe Desjardins), la Ville de Terrebonne ou encore la Fédération des producteurs de lait du Québec.
Le fonds rassemble des croquis, des maquettes, de la correspondance, des notes, de la papeterie, des documents promotionnels, des articles dont il est l’auteur et des rapports annuels. Grâce aux pages de ce qui constituait fort probablement son portfolio et à un ensemble de fiches sur lesquelles figurent les logos réalisés pour divers clients, le fonds a l’avantage d’embrasser un vaste pan de ses réalisations. Le fonds comprend également des documents faisant la promotion de son agence, Gilles Robert et Associés.
Quelques dossiers de projets nous renseignent plus en détail sur son processus de création, dont un, très complet, documentant la création de l’identité visuelle du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (devenu le Service de police de la Ville de Montréal).
Le fonds reflète aussi ses activités plus tardives d’expert judiciaire ou au sein de l’agence Relations Publiques Nationales. Un dossier rend compte également de sa contribution au livre Symboles et logotypes du Canada de Gérard Bochud (1997). Plusieurs pièces, dont une série de certificats honorifiques, témoignent par ailleurs de ses relations et de la reconnaissance qu’il a obtenue en cours de carrière de la part des milieux du design québécois, canadien et américain.
Aux archives textuelles s’ajoutent plusieurs portraits de Gilles Robert et des photographies illustrant divers moments de sa vie et de sa carrière, son atelier situé au 306, place d’Youville à Montréal, ses collègues et ses employés, les honneurs qu’il a reçus, son intérêt pour la typographie ainsi que certaines de ses réalisations.
Un lot d’affiches, de maquettes et de logos complète le fonds d’archives et de photographies. Ces pièces témoignent des réalisations de Gilles Robert, que ce soit en tant que pigiste ou au sein de son agence, Gilles Robert et Associés, fondée en 1966. Le début de sa carrière y est bien représenté, entre autres par une belle série d’affiches réalisées de 1956 à 1962 pour le Théâtre du Nouveau Monde. On compte aussi parmi les pièces datant de cette période trois affiches conçues pour l’entreprise montréalaise Trans-Canada Display et la proposition d’une identité visuelle pour Hydro-Québec, peut-être créée à l’occasion du 20e anniversaire de la société d’État. Une affiche annonçant le cahier spécial automobile 1964 de La Presse rappelle son association avec le quotidien montréalais, pour lequel il a travaillé quelques années auparavant en tant que directeur artistique. Le visuel de l’affiche correspond à celui de la page couverture du cahier spécial publié par le quotidien le 21 avril 1964.
Les réalisations plus tardives de Robert comprennent notamment une série d’affiches conçues à la fin des années 1970 pour le ministère de l’Éducation du Québec afin de promouvoir l’instauration du Système international d’unités (système métrique). Les logos et les maquettes témoignent pour leur part des identités visuelles créées par Gilles Robert pour d’importants clients tels que la Place des Arts et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) (autrefois le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal).
Le fonds est classé selon les
séries suivantes :
P811/A Vie personnelle
P811/B Gilles Robert & Associés
P811/C Projets de graphisme
P811/D Expertises judiciaires
P811/E Autres activités professionnelles
P811/F Activités publiques
P811/G Publications
P811/H Prix et distinctions
P811/I Affiches
P811/J Photographies
Source du titre propre : Le titre est basé sur le créateur du fonds.
Collation : Le fonds contient aussi 694 documents iconographiques, 3 documents sonores, 1 document d’images en mouvement et 1 objet.
À noter qu’en raison de la profession de graphiste du producteur des archives, les documents textuels et iconographiques sont indissociables les uns des autres, notamment dans les dossiers concernant la gestion des projets pour la compagnie Gilles Robert et Associés (P811/B) et les projets de graphismes pour des clients (P811/C). Il a donc été décidé de les comptabiliser conjointement dans la collation. Par ailleurs, certains documents iconographiques comme des photographies ont également été comptabilisés en tant que tels dans la collation.
État de conservation : Dans l’ensemble, les documents sont bien conservés.
Source immédiate d’acquisition : Ce fonds a été offert au Musée McCord Stewart par le fils de Gilles Robert, Simon B. Robert en 2017. Les pièces qui le composent ont toutefois été réunies par la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ) et proposées par l’entremise de Carina Marinelli, membre DGA de la SDGQ, responsable des membres honoraires et des archives.
Classement : Le fonds ne présentait pas de classement lors de son acquisition. Le classement a donc été créé sur la base des activités du créateur.
Langue des documents : Les documents sont en anglais et en français.
Versements complémentaires : Aucun autre versement n’est attendu.
Groupes de documents reliés : Le Musée McCord Stewart conserve des ensembles de documents liés à l’histoire du design graphique québécois dans ses relations avec l’histoire économique et institutionnelle de Montréal. Outre les fonds de Réal Séguin (P791), de Rolf Harder (P810), de Roger Lafortune (P797) et de Georges Huel (P790), tous membres honoraires de la Société des designers graphiques du Québec (SDGQ), on y trouve également le fonds de John et John Henry Walker (P729).
Dernière mise à jour : 24 février 2023
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