Dossier

Ce dossier contient quatre lettres et deux cartes postales qui témoignent de la relation épistolaire entre Léontine Poutré et Hercule Martin, au cours du mois de janvier 1926.

En janvier 1926, Léontine et Hercule entretiennent quelques derniers échanges avant leur mariage, dont la célébration est prévue le 3 février de la même année. Comme par hâte, les lettres sont moins nombreuses que les mois précédents, et parfois non datées. Tandis que les lettres d’Hercule sont plus rares ou plus brèves, celles de Léontine demeurent étoffées.

Les premières correspondances révèlent qu’Hercule aurait demandé Léontine en mariage au tout début du mois de janvier. Sa lettre du 4 janvier décrit les doutes et la nervosité qui l’ont assailli avant la demande, et les lueurs d’espoir qui l’ont poussé à la faire : « À ces moments la [sic] c’est comme si un horizon nouveau se dévoilait, ou plutôt un voile qui se déchirerait et me laisserait entrevoir, le temps d’un eclair [sic], quelque chose auquel je dois croire et espérer. » Bouleversée de joie, Léontine mentionne à plusieurs reprises sa reconnaissance et sa confiance en leur avenir. À quelques jours seulement de la célébration de leur mariage, elle s’abandonne librement à ses sentiments : « Oh! Tenez, l’autre soir, chez le notaire, lorsque je vous ai embrassé – on dirait que nous sommes seuls dans le monde – j’en ai eu un frisson, jusqu’à la pointe des cheveux – jamais je n’ai ressentie [sic] une si douce joie… Oh! mon bon ami, je suis si heureuse, que j’ai presque peur de mon bonheur. » Elle dit attendre avec impatience leur union, et s’imagine leur vie commune : « Moi étant bien occupée le jour, c’est certain que je pense souvent à vous… mais le soir la tête me trotte, et je nous vois ensemble comme de vrais amis, bras dessus bras dessous, ou seuls dans nos appartements jasant de mille choses, de grands projets, d’ambitions de toutes sortes – là nous réunissons le travail et le bonheur. » D’un naturel plus réservé dans ses manifestations émotives, Hercule laisse tout de même paraître un certain enthousiasme, en racontant la visite qu’il aurait reçu d’un couple marié : « Tiens, je suis tenté d’envier leur bonheur. Ils ont l’air contents et heureux. »

Les futurs mariés s’échangent de plus quelques mots sur l’annonce de la nouvelle auprès de leurs familles, et sur leurs préparatifs avant le mariage. Dans sa lettre du 28 janvier, Léontine mentionne avoir reçu une visite du curé qui leur a conseillé un voyage en train par le Pacifique, vraisemblablement pour leur voyage de noces.

Le billet de Léontine du 11 janvier a été rédigé au verso d’une carte postale affichant une photographie en noir et blanc des casernes militaires de St. Johns (Saint-Jean-sur-Richelieu). La dernière correspondance d’Hercule a été rédigée au verso d’une carte comportant un portrait en sépia d’une jeune femme. L’ensemble contient également des brouillons des lettres de Léontine et des enveloppes.