Dossier
Ce dossier contient neuf lettres et quatre cartes postales qui témoignent de la relation épistolaire entre Léontine Poutré et Hercule Martin, au cours du mois de novembre 1925.
La correspondance de cette période entre Léontine et Hercule est empreinte de mélancolie. Dans sa lettre du 3 novembre, Hercule se laisse aller à la rêverie : « Ah, madame, lorsque je vous dis que je les aiment [sic] ces montagnes du nord [sic], je ne blague pas. Là, La-Bas posseder [sic] une petite maison, bien chaude, y aller en raquette, face au vent, même un peu de neige dans l’air, parcourir deux ou trois milles pour y arriver [..] Est-ce bête d’avoir de telles ambitions. » Ses rêves font rapidement place au regret de ne pas avoir assez d’argent pour les réaliser : « Je crois, vieille amie, que je commence à regretter de ne pas avoir su économiser il y a bien longtemps. Tôt ou tard on finit par le regretter, je n’y ai jamais cru, tandis qu’aujourd’hui… je vois tout ce qui m’échappe. » Mélancolique, Hercule partage avec Léontine l’état d’abattement et de langueur dans lequel il se trouve. Dans sa réponse, Léontine souhaite vivement pouvoir réconforter Hercule : « sans être millionnaire, on peut bien avoir une petite cabane dans le Nord, quelque chose de confortable en ville, un [sic] auto… […] de telles ambitions sont permises, on ne radotte [sic] pas en y pensant, c’est avec tout ce bagage de désirs et de convoitises que l’on se rend à demain, croyant qu’il sera meilleur. » Elle se permet de rêver avec lui d’une soirée près d’un bon feu, dans une modeste maison dans les Laurentides.
Dans sa lettre du 12 novembre, Léontine souligne qu’il s’agit de l’anniversaire de leur première correspondance. Ceci suscite chez les amoureux quelques réflexions sur leur relation, et leur souffrance d’être loin l’un de l’autre. À travers leurs écrits, Hercule et Léontine démontrent également une certaine insécurité. Hercule, en particulier, fait preuve d’un manque d’estime de soi : « Voulez-vous une preuve de mon imbécilité? Ce soir, à mon retour, il me semblait qu’il y aurait une enveloppe adressée à mon nom, et qu’elle viendrait de vous. Pour quelle raison il y en aurait-il eu? Je me le demande. Ai-je agi pour qu’il en soit ainsi? Non! » Léontine, quant à elle, exhorte avec inquiétude Hercule à lui réserver une soirée, et tente de piquer son intérêt en lui faisant part de sa belle toilette : « Jolie coiffure. Quelques gouttes de parfum sur mes cheveux. Robe brune. Souliers de satin. »
À travers ces échanges affectifs, Léontine et Hercule partagent aussi leurs activités quotidiennes. Dans sa lettre du 25 novembre, Léontine décrit une séance de magasinage en ville. Hercule, quant à lui, se montre préoccupé par son travail, son club de quilles, nommé les Gentilhommes, et les résultats des parties du Canadien. Le billet de Léontine du 24 novembre laisse entendre qu’elle aurait visité Hercule pour des funérailles.
Trois correspondances de cet ensemble ont été rédigées au verso de quatre cartes postales. Ces dernières affichent respectivement des photographies en noir et blanc de la plage Saint-François-sur-le-Lac, de moulins à Lowell, Massachusetts, de la Banque d’Hochelaga et de ruines d’une ancienne usine à Chambly. L’ensemble contient également des brouillons des lettres de Léontine et des enveloppes. Deux brouillons de lettres, notamment, ont été rédigés sur une publicité et une enveloppe de la compagnie de commerce postal Albert J. Béland Limitée.
Source du titre propre : Titre basé sur le contenu du dossier.
Langue des documents : Les documents sont en français et en anglais, mais surtout en français.
Dernière mise à jour : 3 août 2021
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