Collection
Après plusieurs voyages d’exploration aux 15e et 16e siècles, la France et l’Angleterre amorcent au début du 17e siècle la colonisation de territoires d’Amérique du Nord qui étaient déjà habités depuis plusieurs millénaires par un grand nombre de nations autochtones. Plusieurs Français vont quitter la métropole pour venir s'établir en Nouvelle-France : administrateurs, religieux et religieuses, commerçants, artisans, militaires et paysans. Le développement de cette nouvelle colonie française se fait avec l'aide de l'État et du commerce des fourrures, et repose sur un système d’alliances avec des nations autochtones. En 1663, Louis XIV crée le Conseil souverain en Nouvelle-France, sur le modèle administratif qui prévaut dans les provinces françaises. Au gouverneur qui existe déjà, il adjoint alors un intendant. Celui-ci est chargé de gérer les affaires internes de la colonie : ordre social, justice, affaires civiles, peuplement, développement économique.
Parallèlement à cela, le royaume d’Angleterre et de Grande-Bretagne étend sa colonisation à des territoires très hétérogènes, les « Treize colonies » qui constitueront le noyau originel des États-Unis d’Amérique. Au rythme des guerres entre les métropoles et motivées par leur désir d’expansion, les colonies françaises et anglaises d’Amérique du Nord entrent régulièrement en conflit. En 1763, au terme de la guerre de Sept Ans, l’administration de la Nouvelle-France passe aux mains des Britanniques avec le traité de Paris. Dans la nouvelle colonie britannique, baptisée Province de Québec, les tensions demeurent néanmoins fréquentes entre francophones et anglophones, catholiques et protestants.
Dans la foulée de l’indépendance des États-Unis en 1783, qui amène l’immigration dans la colonie d’une importante population de loyalistes américains, la Province de Québec est subdivisée en 1791, donnant naissance à deux colonies, dotées chacune d’une chambre d’assemblée : le Bas-Canada, qui inclut les terres du sud et de l'est du Québec actuel et le Labrador, et le Haut-Canada, qui correspond à l’actuelle partie méridionale de l'Ontario. Après les insurrections de 1837-1838, les deux Canadas seront fusionnés pour former la colonie du Canada-Uni (1841-1867).
Durant la décennie 1860, les discussions se multiplient en vue de fédérer le Canada-Uni avec les colonies britanniques des Maritimes. La Confédération, votée par le Parlement de Londres en 1867, réunit dans un État fédéral, sous le nom de Dominion du Canada, les quatre provinces originelles du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de Nouvelle-Écosse, auxquelles s’ajouteront graduellement les six autres provinces actuelles (Manitoba, Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Édouard, Alberta, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador), ainsi que trois territoires (Territoires du Nord-Ouest, Yukon et Nunavut). Le développement de ce pays « d’un océan à l’autre » se fera largement au détriment des populations et des cultures autochtones.
HISTORIQUE DE LA CONSERVATION
La Collection Stewart d’histoire canadienne et atlantique appartient à la Société historique du Lac Saint-Louis. Elle est présentement conservée au Musée McCord Stewart.
Portée et Contenu
La Collection Stewart d’histoire canadienne et atlantique traite de l’histoire du Canada et porte sur la colonisation de l’Amérique du Nord par la France et l’Angleterre ainsi que sur l’évolution politique de ces États et de leurs empires entre le 15e et le 19e siècle. Particulièrement représentative des conflits armés qui ont rythmé la vie des colons, des Autochtones et des Européens à cette époque, elle témoigne surtout de l’organisation sociale, économique, militaire et religieuse des territoires colonisés, par le biais d’environ 850 documents de natures très diverses. Constituée essentiellement par David et Liliane M. Stewart, directeur-fondateur et directrice du Musée Stewart, elle reflète leur conception de l’histoire du Canada et l’importance qu’ils attribuaient aux documents d’archives dans l’exposition et la pédagogie de l’histoire.
Ces pièces ont été produites au Canada, aux États-Unis, en France et en Angleterre, entre autres. Elles sont signées, dans bien des cas, par de hauts dignitaires civils, militaires et religieux et par des personnages historiques marquants tels qu’Isabelle de Castille, François Ier, Clément XII, Louis XIV, Louis XV, George II, Jean Talon, Charles de Beauharnois de La Boische, Pierre Rigaud de Cavagnal de Vaudreuil, Guy Carleton, John Graves Simcoe et son épouse Elizabeth Posthuma Gwillim, George Prevost, Etienne Jacques Joseph Alexandre Macdonald et Madame de Pompadour. Elles couvrent les aspects suivants de cette période : exploration, défense, commerce, sciences, finances, religion, famille, agriculture, voirie, justice, travaux publics, terres et seigneuries, ordre public, etc. La collection illustre, en outre, le rôle des gouverneurs, intendants et officiers des troupes de la Marine dans la défense et l’administration de la colonie, celui de la Compagnie des Indes dans le commerce, et celui des communautés religieuses dans la vie sociale, économique, religieuse et diplomatique. On y trouve aussi de nombreux textes relatifs à l’histoire du commerce du tabac et de sa réglementation en Europe et en Amérique des 17e aux 19e siècles surtout.
La collection contient, entre autres, des ordonnances, des jugements, des extraits de baptême, des notices généalogiques, des états de service, des brevets de pension, des certificats de chevalier de la croix de Saint-Louis et de l’ordre de la Légion d’honneur, des extraits de livres, des coupures de presse, des lettres, des journaux personnels, des carnets d’aquarelles et d’esquisses, des registres, des inventaires, des effets de commerce, des ordres de paiement, des documents financiers et des publicités.
La collection est constituée de cinq séries établies selon la provenance géographique des documents : France (S001/A), Angleterre (S001/B), Canada (S001/C), États-Unis (S001/D) et Autres pays (S001/E).
L’information sur les objets de nos collections est mise à jour afin de refléter les résultats de nouvelles recherches. Si vous avez des renseignements au sujet de cet objet à nous communiquer, veuillez faire parvenir un courriel à reference.mccord@mccord-stewart.ca.L’information au sujet des droits d’auteur et des reproductions se trouve ici.
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Ce projet est rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Azrieli et de Patrimoine canadien.