Sous-série
Cette sous-série regroupe la correspondance entre Clarence A. Gagnon et le marchand d’art montréalais William Robinson Watson. On y trouve 37 lettres, dont 18 rédigées par Watson. La sous-série contient une lettre manuscrite de Gagnon. Les 18 autres sont des copies dactylographiées de lettre qu’il a expédiées. La correspondance couvre la période allant du 12 août 1925 au 27 décembre 1935.
Bien que les deux hommes fassent preuve de familiarité, leur correspondance aborde surtout des sujets professionnels. Alors que Gagnon se trouve en Europe, Watson lui relaie les dernières nouvelles du milieu de l’art canadien. Les lettres de Watson nous renseignent ainsi sur les expositions ayant cours et sur les autres artistes qui se trouvent dans son giron. Gagnon, quant à lui, aborde souvent des questions techniques. Il explique de façon très méticuleuse, par exemple, comment nettoyer sans les abîmer ses tableaux qui ont été longuement entreposés. Il s’intéresse aussi de près à l’encadrement de ses œuvres et se plaint de la piètre qualité du matériel artistique qu’il trouve en Europe. Il se permet également des recommandations quant à l’accrochage et à l’éclairage des tableaux exposés à la galerie de Watson.
Dans une perspective plus large, la correspondance de Gagnon et de Watson témoigne de la nouvelle orientation que ce dernier s’emploie à donner à sa galerie. Spécialisé d’abord dans les œuvres européennes, Watson se lance en effet dès les années 1910 dans la promotion de l’art canadien. Ses lettres montrent que ses efforts portent fruit et rendent compte de la vente de plusieurs tableaux d’artistes tels que Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, Robert Pilot, Frederick S. Coburn et Maurice Cullen. Elles révèlent aussi l’importance qu’il accorde, dans ce vaste projet, à la collaboration de Gagnon, sur qui il compte pour lui fournir des tableaux. Plusieurs mentions de transactions bancaires effectuées à la suite de la vente de ses œuvres y sont d’ailleurs consignées. Dans le même esprit, la correspondance de Watson nous le montre encourageant l’artiste à s’éloigner de la vie trépidante de Paris et de ses nombreuses distractions, dont les enivrantes soirées du Café du Dôme, afin de bénéficier d’un environnement paisible et favorable au travail. Un poème envoyé par Gagnon témoigne de l’esprit qui anime le célèbre café, lieu de rendez-vous des artistes et des amateurs d’art dans le quartier de Montparnasse, où les deux hommes ne manquent pas de se rappeler dans leurs échanges épistolaires y avoir passé une soirée mémorable lors d’un passage de Watson à Paris.
Artiste établi, Gagnon demeure en contact avec les institutions canadiennes. La correspondance nous le montre agissant comme intermédiaire chargé de repérer des œuvres potentiellement intéressantes pour ce qu’il nomme le Toronto Museum (probablement The Art Museum of Toronto, aujourd’hui le Musée des beaux-arts de l’Ontario) et la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada). Gagnon y relate également un incident qui l’oppose à Philippe Roy, commissaire général du Canada à Paris, qui souhaite lui confier la décoration du grand hall de la Maison des étudiants, ce que refuse l’artiste, faute de pouvoir obtenir une rétribution adéquate.
Source du titre propre : Basé sur le contenu de la sous-série.
Collation : Les documents textuels sont manuscrits et dactylographiés.
Classement : Les documents sont classés en ordre chronologique.
Langue des documents : Les documents sont en anglais.
Dernière mise à jour : 22 mars 2019
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