Dossier
Ce dossier contient 14 lettres qui témoignent de la relation épistolaire entre Léontine Poutré et Hercule Martin, au cours du mois de janvier 1925.
Les échanges entre les deux correspondants débutent par quelques souhaits de Nouvel An et portent rapidement sur la planification de leurs retrouvailles prochaines à Chambly pour le jour des Rois (Épiphanie). Dans sa lettre du 2 janvier, Léontine se montre fébrile à l’idée de revoir son bon ami. Elle lui rappelle les horaires de train au départ de la gare McGill et lui écrit à la blague : « Si c’est convenable, j’irai à votre rencontre… voir si vous me reconnaîtrez… » Après sa visite, Hercule s’inquiète toutefois d’avoir pu la décevoir et de ne pas avoir été à la hauteur des souvenirs qu’elle aurait pu se faire de lui. Ce à quoi Léontine répond en disant que si elle lui répétait l’impression qu’il lui a faite, cela le rendrait trop orgueilleux. Elle ajoute : « Lorsque je vous ai rencontré pour une première fois, sans être physionomiste, mes yeux avaient très bien vu. À quoi bon se créer des chimères, quand la réalité est là devant vous… Sans être une “vieille”[,] je ne suis plus une petite fille — j’ai un idéal, qui est non seulement un prince charmant, mais un homme dans toute l’acception du mot. » À son tour, elle se montre craintive et lui demande en retour ce qu’il a pensé d’elle au moment de cette rencontre. Au fil de la correspondance, on la sent parfois même jalouse et suspicieuse, lorsqu’elle souligne par exemple que certaines femmes de son village pourraient tenter de séduire Hercule et écrit : « Je n’étais pas certaine, je ne le suis pas encore trop, s’il n’y a pas dans quelque coin de la ville une autre petite amie. » Les sentiments amoureux qui se développent entre eux, sans être nommés précisément, sont palpables dans les lettres de Hercule, qui utilise des formules telles que « ma grande amie », en insistant bien sur le déterminant possessif « ma ». Léontine évoque quant à elle sa tristesse de vivre si loin de lui et mentionne : « N’oubliez pas que vous lire et vous relire m’est un bien doux plaisir. »
L’ensemble documente aussi leur vie quotidienne, ponctuée de marches sur le mont Royal, de photographies amateurs (si le temps le permet) et de matchs des Canadiens au Forum pour Hercule, et de ménage, d’ouvrages manuels et de pelletage pour Léontine. Dans sa lettre du 12 janvier, Hercule indique qu’il a reçu des billets pour le Salon de l’auto. Dans sa réponse, Léontine se hâte de lui faire connaître ses goûts en matière de voiture, soit « un beau coupé Hudson ou Packard, uniquement pour deux, très confortable, très à l’aise pour rire et badiner ». La littérature semble également occuper une grande place dans les activités de ce dernier, qui mentionne avoir commencé à lire La vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ par Louis Veuillot, avant de lui préférer La Divine Comédie de Dante, qui a « l’avantage d’être plus courte, moins fatigante et [de] demande[r] moins d’attention ». Il recommande pareillement à sa grande amie la lecture d’Au cœur de l’histoire, de Louis-Raoul de Lorimier, qu’elle s’empresse de lire à son tour. Léontine partage de son côté son appréciation des témoignages de certains théologiens et exprime aussi quelques opinions, notamment sur la prostitution et le mariage.
L’ensemble contient également des brouillons des lettres de Léontine et des enveloppes.
Source du titre propre : Titre basé sur le contenu du dossier.
Langue des documents : Les documents sont en français.
Dernière mise à jour : 3 août 2021
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