Fonds
Né le 23 janvier 1792 à Saint-Pierre en Martinique, EDWARD MITCHELL (baptisé sous le nom d’Édouard Michel) est le fils d’Olive, femme métisse libre native de la Martinique, et d’un père inconnu français. En 1810, le jeune marin, rêvant d’accéder au rang de capitaine de navire, quitte son île natale à tout juste 18 ans. Son départ s’explique par deux événements marquants dans la vie du jeune Edward : la mort de sa mère le 7 décembre 1808 ainsi que l’invasion de l’armée britannique et la capitulation de la Martinique le 24 février 1809. Parti à bord du Tropic en compagnie du capitaine William Prentiss, Edward Mitchell s’installe à Portland dans le Maine au sein de la famille Prentiss.
En novembre 1810, il survit à une mort presque certaine en mer et se tourne vers la religion, estimant avoir été épargné par Dieu. Il abandonne ainsi sa carrière de marin et se rend à Philadelphie en 1811. Il y côtoie des figures importantes des églises africaines indépendantes méthodistes et épiscopales, et se fait baptiser par le révérend William Staughton, qui deviendra le président du Columbian College, devenu l’Université George Washington en 1904.
En 1816, Edward Mitchell est marié à Lagune (ou Legome), avec laquelle il a un premier enfant qui décédera cette année-là. Quatre ans plus tard, son épouse et leur deuxième enfant trouveront eux aussi la mort. Cette nouvelle épreuve renouvelle le sentiment d’Edward Mitchell d’être appelé au ministère.
C’est en 1820 qu’Edward Mitchell fait une rencontre décisive, celle de Francis Brown, président du Dartmouth College. Malade, Brown l’engage afin de l’assister lui et son épouse lors d’un voyage vers Hanover dans le New Hampshire. Le président du Dartmouth décède un mois plus tard. Edward Mitchell vit ensuite pendant quatre ans chez les Brown à Hanover, période durant laquelle il exerce en tant que prédicateur laïc pour l’église baptiste de la région.
En 1824, il pose sa candidature afin de s’inscrire au Dartmouth College avec le soutien de la congrégation baptiste. Il réussit les examens d’entrée à l’université, mais le conseil d’administration lui refuse l’admission, prétextant ne pas vouloir offenser les étudiants. La réponse de ces derniers ne se fait pas attendre : dans une pétition adressée au conseil d’administration, ils font l’éloge d’Edward Mitchell et affirment leur volonté de l’accueillir dans la faculté. Devant cette mobilisation étudiante, le conseil d’administration approuve l’admission d’Edward Mitchell, qui obtient son diplôme avec distinction en 1828, à l’âge de 36 ans. Il devient donc le premier diplômé afro-descendant de cet établissement et de toutes les universités constituant aujourd'hui l’Ivy League.
Il est ordonné pasteur par l’Église baptiste peu de temps après et part vers le nord dans le cadre d’une mission évangélique. Il y rencontre Ruth Cheney, la fille du pasteur baptiste Elder Moses Cheney, qu’il épouse en 1832 à Derby, dans le Vermont. L’année suivante, il s’établit pour de bon dans le Bas-Canada à Sawyerville (Québec) où il poursuit son travail de missionnaire. La date de son départ coïncide d’ailleurs avec l’adoption de la loi anglaise de 1833 marquant l’abolition de l’esclavage dans la plupart des colonies de l’Empire britannique, dont les Canadas.
En 1837, il est nommé pasteur de la Calvinist Baptist Society et il s’installe dans une ferme à Georgeville (Québec), sur les bords du lac Memphrémagog, où il résidera jusqu’à sa mort. Ruth et lui ont trois enfants : Edward Staughton, Naomi Clark et Nathan Cheney. Edward Mitchell décède à Georgeville le 21 mars 1872, à l’âge de 80 ans.
RUTH MITCHELL (née CHENEY), née le 10 septembre 1803 à Sanbornton
dans le New Hampshire, est la fille d’Elder Moses Cheney et d’Abigail Leavitt
Cheney. Elle épouse Edward Mitchell le 15 mars 1832, le mariage étant prononcé
par son père, pasteur baptiste à Derby (Vermont). Elle réside à Georgeville
jusqu’à la vente de la maison familiale et de leur ferme en 1882, puis elle
déménage avec sa fille Naomi à Laconia (New Hampshire) où elle rejoint son fils
Nathan. Elle décède le 12 novembre 1889 à Laconia.
NATHAN CHENEY MITCHELL, troisième enfant d’Edward et Ruth
Mitchell, est né le 26 août 1841 dans le canton de Magog. Il s’occupe de la
ferme familiale en compagnie de son père, l’agrandit en achetant des terrains
avoisinants et la fait fructifier. Il déménage à Laconia en 1868, mais garde
des liens avec Georgeville, où il continue d’entretenir la ferme jusqu’à sa
vente en 1882. Il décède le 10 juin 1909 à Stoneham (Massachusetts).
NAOMI CLARK MITCHELL est née le 11 novembre 1839 dans le canton de Magog. Deuxième enfant de la fratrie Mitchell, elle devient enseignante dans des écoles de la région. Elle déménage en compagnie de sa mère à Laconia en 1882 après la vente de la maison familiale à Georgeville. Elle décède le 1er juin 1902 à Lowell (Massachusetts).
Sources :
« Finding
Community: The Life of Edward Mitchell 1828 »,
exposition présentée à la Rauner Library du Darmouth College,
2022.
Lee, Forrester A. et James S. Pringle. A Noble and Independent Course: The Life of the Reverend Edward Mitchell, Hanover (New Hampshire), Dartmouth College Press, 2018.
Boyko, Janice. « Northern Osiris Newspaper, 1831-1832 Death & Marriage Notices, Derby Orleans Co., Vermont », dans Northeast Kingdom Genealogy, [En ligne], 20 juin 2004. [https://www.nekg-vt.com/news/news-derby-northern-osiris.php] (Consulté le 30 janvier 2023).
Pope, Charles Henry. « The Cheney Genealogy », dans Internet Archive, [En ligne]. [https://archive.org/details/cheneygenealogy00pope/mode/2up] (Consulté le 30 janvier 2023).
Portée et Contenu
La grande majorité des papiers de la famille Mitchell sont ceux d'Edward Mitchell. Ils portent sur sa vie d'étudiant et sa carrière subséquente comme ministre du culte. On y trouve des compositions d'étudiant, datant de 1824-1828, des sermons et des notes (n. d), un manuscrit décrivant ses expériences religieuses, un autre intitulé « Social Friends » (n. d.) et différents poèmes manuscrits. Il y a également des actes de concession relatifs à des terrains appartenant à d'autres membres de la famille, datant de 1837-1897.
Le fonds est divisé en quatre séries :
P044/A
Edward Mitchell
P044/B Ruth Mitchell
P044/C Nathan Mitchell
P044/D Naomi Mitchell
Source :
Guide to Archival
Resources at McGill University: Private Papers at McGill University. McGill
University Archives. 1985. Vol. 3, p. 308.
Dernière mise à jour : 24 février 2023
L’information sur les objets de nos collections est mise à jour afin de refléter les résultats de nouvelles recherches. Si vous avez des renseignements au sujet de cet objet à nous communiquer, veuillez faire parvenir un courriel à reference.mccord@mccord-stewart.ca.L’information au sujet des droits d’auteur et des reproductions se trouve ici.
Ce projet est rendu possible grâce au généreux soutien de la Fondation Azrieli et de Patrimoine canadien.