Série
Cette série est constituée des journaux personnels de Marie-Angélique Hay Des Rivières. La majorité des cahiers sont écrits sur une base presque quotidienne et couvrent les années 1846 à 1871. Leur contenu témoigne des relations familiales, de la vie domestique et des préoccupations journalières de cette femme de la bourgeoisie pendant la seconde moitié du 19e siècle. Ces journaux transmettent un rapport au temps particulier, où la lenteur s'exprime dans la description redondante de la température extérieure et de l'état des routes, de la santé des membres de la famille, des activités du curé de la paroisse, des multiples promenades et de l'attente perpétuelle de la réception d'une lettre ou de la visite d'un proche. Cette redondance leur confère également des allures de journaux de bord.
Le climat social et politique de l'époque y est évoqué par le biais de passages sur les rébellions des Patriotes, les « immigrés des sheds » (cabanes d'accueil des immigrants), le « choléra du pays », la célébration de la Saint-Jean-Baptiste dans l'église « si bien décorée de feuilles d'érables », ou encore une traversée sur le fleuve gelé entre Montréal et Longueuil. Certains passages réfèrent au rôle de Marie-Angélique dans l'administration du moulin à scie familial : « il faudrait un plus grand nombre de pileurs [journaliers], il est vrai que ceux qui y sont auraient besoin d'être surveillés, car ils ne paraissent pas bien employer leur temps ». D'autres nous révèlent des facettes beaucoup plus intimes de sa vie. Elle y raconte, par exemple, la peine ressentie lors du décès de son enfant de trois mois ou son projet de confectionner des bracelets avec les cheveux récemment coupés de sa fille Caroline. Les écrits de Marie-Angélique Hay Des Rivières témoignent également des activités professionnelles de son mari Henri Des Rivières. Les journaux nous le montrent s'affairant, par exemple, à la commande de machinerie pour le moulin ou assistant à Bedford à des réunions du conseil concernant la construction projetée du chemin de fer. Marie-Angélique y consigne aussi avec une grande régularité les activités et les allées et venues de ses enfants Caroline et François Guillaume (« Willie »), que l'on voit devenir de jeunes adultes au fil des pages. On y constate l'implication graduelle du jeune Willie dans les affaires du domaine familial, secondant son père dans diverses tâches ou prenant la route de Bedford pour assister à l'Exposition agricole. À travers plusieurs passages qui évoquent la pratique de l'équitation, du croquet, de la chasse et de la musique, les journaux nous renseignent en outre sur les nombreuses fréquentations et les loisirs de la famille.
Si les témoignages de contemporains tendent à nuancer fortement le tableau bucolique brossé par Marie-Angélique dans ses journaux, suggérant que ceux-ci présentent une vision idéalisée de la vie des Des Rivières à Stanbridge, cette chronique familiale s'échelonnant sur un quart de siècle constitue néanmoins un témoin exceptionnel des mœurs du Québec du 19e siècle.
Langue des documents : Les documents sont en français et en anglais.
Dernière mise à jour : 29 mars 2019
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