Dossier

Ce dossier porte sur le projet de créer sur le mont Royal un village historique d’inspiration canadienne-française proposé par Clarence A. Gagnon en collaboration avec l’architecte Percy Roy Wilson à l’occasion des fêtes du Troisième centenaire de Montréal en 1942. Le dossier témoigne des objectifs et des phases d’élaboration du projet ainsi que des dissensions qui se sont installées en cours de route entre les deux hommes.

Le dossier contient des notes diverses, incluant des commentaires sur le déroulement du projet et sur la collaboration difficile entre ses deux instigateurs. Les notes de Gagnon concernent en outre une variété de sujets liés de près ou de loin à sa conception. On y trouve par exemple des textes ayant trait à l’artisanat, à la restauration du site historique de Williamsburg en Virginie, et aux musées en plein air scandinaves, qui sont pour Gagnon une grande source d’inspiration. Les notes rassemblent aussi des réflexions portant sur des aspects techniques du projet tels que l’exécution de la maquette, le nivellement du terrain, la construction, le chauffage et l’éclairage des bâtiments et l’administration du futur musée. On y trouve aussi une description des bâtiments projetés, dont l’ensemble puise dans les différentes périodes de l’histoire de la province, et inclut, entre autres, un wigwam, un fort et une palissade, une église, un couvent qui serait une réplique de l’ancienne école de Sainte-Rose, le quartier d’une ville rappelant l’ancienne Ville-Marie, un quartier anglais, une réplique du manoir de Belle-Rivière à Sainte-Scholastique, une forge, une cabane à sucre, une hutte de trappeurs et un camp de bûcherons. On y apprend que le projet inclut également la construction d’un théâtre extérieur. Les notes de l’artiste révèlent finalement son souhait d’y voir se tenir diverses activités, dont des représentations théâtrales, des expositions d’artisanat et la célébration « à la mode d’autrefois » de cérémonies religieuses (baptêmes, mariages, messes de minuit) et autres manifestations festives. Le contenu de ces notes se trouve en partie synthétisé dans diverses ébauches et documents produits pour accompagner la présentation des dessins et de la maquette. Ces documents exposent les objectifs et la description du projet ainsi que l’appréhension de leurs signataires, Clarence A. Gagnon et Percy Roy Wilson, de voir se perdre avec le temps les bâtiments qui font la particularité du paysage canadien-français.

De la correspondance entre Clarence A. Gagnon, Percy Roy Wilson et Léon Trépanier de la Commission du troisième centenaire de Montréal révèle pour sa part l’ampleur du conflit entre les deux instigateurs du projet et les enjeux qui en découlent quant à l’achèvement de la maquette et les droits d’auteur qui lui sont associés. Des coupures de presse rapportent la présentation de la maquette lors de l’Exposition de l’artisanat en 1941 à l’Université de Montréal. Enfin, quelques lettres échangées entre Lucile Rodier-Gagnon et divers intervenants témoignent de la volonté de la veuve de l’artiste d’entreprendre la restauration de la maquette en vue de son exposition à la Bibliothèque de la Ville de Montréal.