Dossier

Ce dossier porte sur le projet de Clarence A. Gagnon d’ouvrir un musée en plein air à l’Île d’Orléans. Il nous renseigne sur les principes et les fondements théoriques de ce projet inspiré d’initiatives similaires mises sur pied dans les pays scandinaves au tournant du 20^e siècle, ainsi que sur la façon dont Clarence A. Gagnon en concevait la concrétisation. Le fonds témoigne dans une perspective plus large du souci d’assurer la préservation des coutumes et des traditions nationales face à l’industrialisation et à l’urbanisation rapide que connaît le Québec dans le premier tiers du 20^e siècle.

Le dossier contient des notes manuscrites sur divers thèmes et plusieurs versions manuscrites ou dactylographiées de sa présentation du projet, rédigées pour la plupart en anglais. Le document intitulé The Ile d’Orleans as an Historical National Park en propose une description et démontre l’admiration de Gagnon pour le savoir-faire des pays scandinaves en matière de préservation des traditions ancestrales et de mise en valeur de la vie d’autrefois. Gagnon y vante notamment les mérites d’Artur Hazelius, fondateur du musée en plein air de Skansen, en Suède, un projet d’envergure qui regroupe plusieurs bâtiments à caractère historique, et Anders Sandvig, initiateur d’un projet similaire à Maihaugen, près de Lillehammer, en Norvège. L’artiste défend ensuite le choix de son site en invoquant la grande beauté de l’île et en jouant sur des motifs identitaires tels que les profondes racines canadiennes-françaises de ses habitants et l’architecture normande de ses bâtiments. Il insiste sur l’urgence de préserver le charme et le caractère ancestral de l’île, encore peu contaminée par les assauts du « progrès moderne », mais possiblement menacée par la construction du pont qui, ouvert à la circulation en 1935, en facilite l’accès. Le document propose ensuite un plan en sept points pour la réalisation de son projet, lequel inclut notamment la création d’une société autonome en charge de sa gestion, la reconstruction de bâtiments sur le site du musée, la mise en valeur des « arts rustiques », le classement comme monuments historiques de bâtiments hors site ne pouvant pas être déménagés et un soutien pour les propriétaires qui souhaitent entreprendre la restauration de leur propriété.

Une coupure de presse rend compte d’une entrevue donnée par Gagnon au journaliste Alfred Ayotte du quotidien Le Devoir, dans laquelle est relatée la genèse de son projet. D’autres articles témoignent des différents appuis reçus par l’artiste, notamment de la part du maire de l’Île d’Orléans, M. Maillard, et de l’Art Association de Montréal. Le dossier comprend en outre le brouillon manuscrit et le tapuscrit d’une allocution, sans doute le texte d’une conférence donnée par l’artiste au Club St-Laurent Kiwanis de Montréal le 11 juillet 1939, et un tapuscrit en français qui concerne un projet de musée en plein air au sommet du mont Royal.